Mon-blog-de-réflexions

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La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti

La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti

 

 

fr.scribd.com: bohm, la physique de l'infini

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=BdFIV1gI6cE

 Krishnamurti / Rupert Sheldrake / David Bohm... par zindabad7

 

https://www.coeursolam.com/articles-sant%C3%A9-qi-gong-information-quantique/ (écouter son corps pour entendre son âme)

 

 

1) Prologue.

Je fais une pause dans la série d'articles résumant "ma lecture" du livre de lee Smolin "la renaissance du temps" dont la synthèse peur se résumer de la façon suivante:

 

Ceci est la suite des articles de mon blog à propos des univers multiples    d'Aurélien Barrau pour les quels je retiens ici les commentaires suivants: 

    -D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1, en 3-b) Un monde, des mondes, j'ai écrit: les propositions nouvelles face aux problèmes et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".

     -D'après Aurélien Barrau, Univers multiples. La gravitation quantique chap. 9, j'avais écrit en Conclusion: aujourd'hui, la physique est en crise, le monde est en crise. Avec Lee Smolin et son "rien ne va plus en physique", Carlo rovelli Parle de la schizophrénie bipolaire des physiciens (voir une révolution inachevée). La vision anthropique de Trin Xhuan Thuan et ma vision évangélique du monde, qui s'origine dans les mythes de l'Un et de l'ordre, émergeant du Chaos initial, semblent exclus de la vision de bien des physiciens et cosmologues qui découvrent, comme l'a fait Jean Pierre Luminet, que l'Univers ne peut avoir été infiniment dense et donc que le big bang ne peut avoir été tel qu'on se l'imaginait depuis de nombreuses décennies. La possibilité d'un avant big bang a été mise en évidence avec un univers précédent qui se serait condensé jusqu'à une taille extrêmement petite mais non nulle et qui aurait "rebondi" en un big bounce pour donner notre Univers actuel en expansion après le phénomène d'inflation cosmique. Un des derniers rebondissements de ces recherches, avec Lee Smolin, pourrait bien aboutir avec sa "renaissance du temps" à une solution de la contradiction entre la physique quantique et la théorie de la relativité. A priori, ce serait une théorie unifiée des interactions fondamentales.

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Nous avons vu , au cours du long article la gravitation quantique chap. 9, que  de nombreuses théories nouvelles ou hypothèses proposent l'unification de la physique ou tout au moins des explications aux dilemmes et paradoxes que la cosmologie moderne a mis en évidence. Mais, dans son livre "la renaissance du temps", au chapitre 8, Lee Smolin prévient: Le paradigme newtonien ne peut même pas apporter un embryon de réponse à ces questions et dilemmes: Pourquoi ces lois? Pourquoi ces conditions initiales de l'univers? Quel mécanisme les a t-il sélectionnées parmi une multitude infinie de possibilités? etc. Il appelle ceci "l'erreur cosmologique": appliquer à l’Univers entier dans sa globalité des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes. Dans le paradigme newtonien, ce que nous appelons une loi doit s'appliquer dans tous les cas. Mais l'application d'une loi à n'importe quel morceau d'univers implique une approximation, parce que nous devons négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc les applications vérifiables d'une loi sont toutes des approximations. Smolin fait remarquer en particulier que les lois se vérifient sur beaucoup de sous-systèmes. Mais si on veut appliquer une loi de la nature sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer, alors que nous n’avons qu’un seul Univers sous la main. Et un seul cas n'apporte pas suffisamment d'indices pour justifier l'affirmation qu'une loi particulière de la nature s'applique. C'est ce que Lee Smolin appelle le dilemme cosmologique, c'est à dire faire de la physique dans une boite:  4) on considère un petit sous-système isolé du reste de l’univers dans lequel on néglige certains effets pour ne s’intéresser qu’à certaines variables qui définissent un espace de configuration, atemporel. . Et pourquoi cette loi et pas une autre? De plus, beaucoup de théories cosmologiques (théorie des cordeséquation d’Einstein …) admettent en réalité une infinité de solutions, parmi lesquelles une seule correspond à notre univers. Doit-on se résoudre à admettre l’existence d’une infinité d’Univers inaccessibles pour pouvoir justifier le notre par un principe anthropique

Nous pensions, dit Lee Smolin, savoir comment répondre à ces questions. Une théorie unique mathématiquement cohérente pourrait incorporer les 4 lois fondamentales de la nature. Mais cet espoir a été anéanti. On se trouve face à ce qu'il appelle "le défi cosmologique". On vient de voir qu'il faudrait étendre la science à une théorie de l'Univers entier. Le défi est qu'il ne peut pas exister de composante statique qui puisse servir de cadre de référence, car tout dans l'Univers change et il n'existe aucun extérieur, rien qui puisse être qualifié de fond par rapport auquel les mouvements du reste de l'Univers (que nous négligeons). Or, toutes les théories physiques divisent le monde en deux parties, une partie « dynamique », qui change, et une statique, qui contient un « fond » de choses immuables, comme les constantes fondamentales.  Le « défi cosmologique » consiste donc à formuler une théorie de l’univers « indépendante du fond », purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers: "Lorsqu’on fait de la « physique dans une boite », le « fond » comprend notamment les conditions initiales, et la méthode expérimentale permet de contrôler les conditions initiales afin de s’assurer que les lois sont indépendantes de ces conditions. En cosmologie, cette distinction entre « lois » et « conditions initiales » aggrave le problème qu’elle résout « dans une boite » : si nos observations du fond diffus cosmologique ne correspondent pas bien à la théorie de l’inflation cosmologique, faut-il corriger la loi ou les conditions initiales? Smolin critique aussi les théories effectives qui décrivent bien ce qui se passe à une certaine échelle de grandeur, mais en négligeant l’influence de ce qui est beaucoup plus grand ou plus petit." Pour Smolin, la théorie issue du défi cosmologique doit tenir compte de tout, sans rien négliger."

Je vais maintenant retracer "ma lecture" du livre de Lee Smolin, en ne commençant pas par la partie I ("le poids: le mort du temps), mais par la partie II "Lumière: la renaissance du temps". "La mort du temps" est l'épilogue de la constatation de Lee Smolin: "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)" et Problèmes du modèle standard et physique au-delà du modèle. J'ai donc commencé mes articles par cette partie II, par ma loù j'en suis à ma lecture des chapitres 891011,12 et enfin le dernier article l'article 6, ma lecture du chapitre 13: le combat de la relativité et du quantum.

Ce dernier article fait référence au problème central que nous avons déjà longuement évoqué et que le site matierevolution.fr résume par: "Aujourd’hui, notre physique est dominée par deux grands corpus théoriques : la relativité et la mécanique quantique. Malheureusement, ils semblent inconciliables, et chacun nécessite une conception du monde qui s’oppose à celle de l’autre. Ces problèmes sont particulièrement apparents lors de l’étude de l’univers primordial, des trous noirs et de la nature du vide. Les théoriciens cherchent une nouvelle théorie qui harmoniserait la physique. »

On comprend mieux pourquoi, en dépit des succès de la théorie quantique, dont le mariage réussi avec la relativité a donné la théorie quantique des champs, de nombreux physiciens, à commencer par Einstein ont voulu aller au-delà vers une théorie plus profonde qui donne une description de chaque expérience individuelle, ce que ne fait pas la théorie quantique, mais leurs recherches ont toujours débouché sur ce conflit entre la physique quantique et la relativité. Lee Solin affirme que ce conflit est une chose que nous devons comprendre si nous envisageons la renaissance du temps en physique.

Dans le chapitre 3 de cet article, nous y avons évoqué les théorie des variables cachées dont la théorie de De Broglie-Bohm. Tout d'abord, on a vu  en 3-1), que pour l'école de Copenhague, dont l'interprétation de la mécanique est encore dominante aujourd'hui, il fallait renoncer au déterminisme et à l’existence d’une réalité  objective (objectivité dans la recherche scientifique?). Les conséquences philosophiques et épistémiques de cette interprétation sont immenses...et les difficultés de compréhension aussi! Mais deux irréductibles, Albert Einstein et Louis de Broglie, ont résisté seuls contre tous. Jusqu’à la fin de leur vie ils ont défendu le déterminisme et l’existence d’une réalité physique indépendante de l’observateur. Ils ont été rejoint par David Bohm à partir de 1952 et par John Bell à partir de 1964."  En 3-2, nous avons évoqué la démarche de David Bohm concernant l'information manquante qui opposait Einstein à Bohr, et à l'école de Copenhage et qui a amené Lee Smolin à penser: si la mécanique quantique est seulement un algorithme pour prédire des probabilités, ne pouvons-nous faire mieux? Quelque chose se passe en réalité au niveau d'une expérience individuelle et ce quelque chose est peut-être la réalité de ce que nous dénommons photon ou électron. Pourrions-nous le saisir dans un cadre conceptuel et un langage mathématique? Mais existe t-il un principe garantissant que la réalité des processus subatomiques doive être compréhensibles par des être humains et exprimable dans un langage mathématique? Continuons donc à suivre Lee Smolin qui, se rangeant aux côtés d'Einstein pense qu'il existe une réalité objective qu'on peut décrire et qui, comme Einstein, cherche une théorie qui en donne cette description (sa nouvelle théorie cosmologique qu'il recherche dans "la renaissance du temps").

Mais auparavant, avant de passer à l'article 6 et à "ma lecture" du chapitre 14 du livre "la renaissance du temps" (la renaissance du temps par la relativité),  je fais une pause pour approfondir la pensée de Bohm et sa relation avec celle Krishnamurti en évoquant les dialogues que ces deux grands hommes ont eu ensemble. 

 

2) Commençons par Bohm, sa théorie et l'ordre impliqué ou implicite.

     2-1) Une vision alternative de la mécanique quantique: potentiel quantique, npn-localité.

"La théorie de bohm que nous avons examinée dans l'article 6, évite le dualisme des états décrits et des états mesurés, mais son prix à payer est l’introduction de variables cachées et d’interactions à distance. Bohm introduit une grandeur physique que la théorie standard ne reconnaît pas: le potentiel quantique, qui détermine de manière causale la trajectoire d’un système quantique. Cette théorie est donc déterministe, tandis que la mécanique quantique standard admet une interprétation non déterministe. A la différence d’un potentiel de la physique classique, le potentiel quantique ne diminue pas nécessairement avec la distance spatiale. De plus, la manière dont il détermine la trajectoire d’un système quantique peut dépendre de façon immédiate de facteurs éloignés dans l’espace. Il s’agit donc d’un type nouveau d’interaction, caractéristique du domaine quantique : une interaction à distance qui, contrairement aux autres interactions, ne respecte pas la vitesse finie de la lumière comme vitesse limite. Bohm quitte là l’esprit de la critique einsteinienne avec pour objectif de pouvoir reproduire les prédictions de résultats d’expériences de la mécanique quantique, l’interaction à distance étant inacceptable pour Einstein. Processus déterministe régi par le potentiel quantique, la mesure est pour Bohm un processus physique comme les autres, bien qu’on ne puisse calculer que des probabilités de résultats".   En s'appuyant sur l'interprétation de la théorie quantique mise en place par Bohm en 1952, David Bohm et Basil Hiley présentèrent, en 1975, comment le concept de « potentiel quantique » conduit à la notion d'un « ensemble continu de l'univers entier », en proposant ce nouveau caractère fondamental de la physique quantique comme non-local

Interprétation et dénomination du « potentiel quantique »:"Basil Hiley avait aussi défini ce « potentiel quantique » comme un « potentiel d’information », c'est-à-dire un des facteurs qui sous-tendent les processus de l’univers lui-même façonné par son environnement. Bohm utilisa la métaphore de du pilotage automatique. La propulsion représente la mécanique classique mais l'action est déterminée par l'information transmise par ondes. L'énergie des signaux d'information de pilotage est négligeable par rapport à la puissance, mais elle est riche de l'information précisant le chemin à suivre. De la même manière, le "potentiel quantique", contient les informations actives. Il est potentiellement présent partout, mais réellement actif seulement là où il t a une particule. Pour Bohm, c'est un élément clé qui pourrait sous-tendre le formalisme quantique et l'approche de la théorie ne peut être mécanique, mais plutôt "organique" au sens de Whitehead, à savoir que "c'est le tout qui détermine les propriétés des particules individuelles et de leurs relations et non l'inverse" (voir  http://www.bbk.ac.uk/tpru/BasilHiley/History_of_Bohm_s_QT.pdf)

La théorie de Bohm est donc une vision alternative à la mécanique quantique. En 1952, face à l'étrangeté quantique, Bohm a suggéré que le monde quantique ne semble étrange que parce que nous ne connaissons pas sa réalité profonde. Mais, selon Bohm, la réalité est organisée. Comme on l'a déjà vu, c’est une description très déterministe où toutes les particules dans la nature possèdent des positions définies et suivent des trajectoires définies selon Aephraim Steinberg de l’université de Toronto. De nombreuses expériences récentes ont suggéré qu’une telle réalité cachée n’existe pas. Cependant, elles n'éliminent que les théories dont la réalité cachée de chaque particule est locale et n'est pas influencée par quelque chose de lointain. Les idées de Bohm impliquent une réalité cachée non locale dans laquelle chaque chose dépend de chaque chose.      

 

     2-2) http://europefederalepolycentrique.chez-alice.fr/physiquequantique.html (Voir david Bohm: ORDRE EXPLICITE ET ORDRE IMPLICITE – MONDE EMPIRIQUE ET RÉEL VOILÉ)

 

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=XuCNIOCKB2c&feature=share (que sait-on de la réalité?)

 

 

 On peut ainsi résumer ce chapitre du site: ORDRE EXPLICITE ET ORDRE IMPLICITE – MONDE EMPIRIQUE ET RÉEL VOILÉ: "Sur les rapports entre l'esprit et la matière, la plupart des physiciens ne se prononcent pas et se contentent de constater la validité de la physique quantique. Comme on vient de le voir,   David Bohm, suppose la présence d'une réalité plus profonde et inconnaissable. La matière et l'esprit n'en seraient que deux manifestations complémentaires. Ses théories sont compatibles avec le principe de non séparabilité, c'est-à-dire que des particules non contiguës dans l'ordre explicite le sont dans l'ordre implicite. 

Il considère que l'esprit et la matière sont interdépendants et reliés, mais non pas causalement connectés. Ils sont mutuellement des projections enveloppantes d'une réalité élevées qui n'est ni la matière ni la conscience. L'ordre implicite (ou implié) est au-delà de l'espace-temps. C’est un vide plein de toutes les potentialités. L’ordre explicite, manifeste, déployé, est l’univers tel qu'il nous apparaît, articulé autour de l'espace-temps, mais créant une réalité qui nous semble séparée et indépendante. Ainsi, selon David Bohm, « nous nous accrochons dans une large mesure au monde manifeste considéré comme la réalité fondamentale où l'important consiste à disposer d'unités séparées, relativement tout au moins, mais en interaction. Dans la réalité non manifeste tout s'interpénètre, tout est interrelié ». L'espace-temps de l'ordre explicite se développe à partir de l'ordre implicite. Tout comme la lumière et les ondes radio ont leur fondement dans un ordre commun, la conscience et la matière sont réunis au-delà de leur ordre implicite respectif, dans l'ordre super implicite. Cet ordre super-implicite est un univers auto-organisé dans lequel la conscience et la matière sont indissociables. L’ordre super-implicite est le fondement du monde dont il assure la cohérence. Les objets en mouvement, reliés par des champs, apparaissent dans l'ordre explicite, dans un référentiel espace temps, mais ce qui nous apparaît est sous tendu par un ordre implicite voilé. Puisque nous sommes immergés dans l’espace-temps, nous ne pouvons dévoiler le réel. Le réel nous est voilé (d'Espagnat), il est connaissable seulement en certaines de ses structures, et on ne peut que partiellement l’appréhender. Le réel voilé se situe au-delà des phénomènes. Le réel en soi, ou l'ordre implicite, est différent de notre monde quotidien. Le concept de la vitesse n'a plus de sens. C'est un espace multidimentionnel où le temps ne s'écoule plus : il y a instantanéité de tous les événements, il n'y a ni passé, ni présent, ni futur. Il n'y a plus de causalité mais information pure et synchronicité. Ce réel voilé se projette dans notre univers que nous expérimentons quotidiennement et notre cortex construirait une apparence structurée sur l'espace-temps et le principe de causalité. Cependant, parfois, notre cerveau droit serait le canal récepteur de l’intuition de l’unité de notre univers par le biais par exemple des expériences de synchronicité qui représentent un temps acausal où il n'y a ni passé ni futur. Dans l'ordre implicite, tous les événements sont repliés dans une totalité dont on ne peut rien dire et qui sous-tend l'ordre explicite. Selon David Bohm, cette totalité inconnaissable (comme le savoir absolu de Jung, ou le Réel de Lacan) en perpétuel mouvement se manifeste à la manière d'un hologramme : c’est ce qu’il définit par Holomouvement. Il y a continuellement un processus de projection et d'introjection entre l'ordre implicite et l'ordre explicite. Les particules sont continuellement en déploiement dans l'ordre explicite ou en involution dans l'ordre implicite". 

David Bohm explique aussi: (voir David Bohm dans ce site) « Les particules ne sont pas des objets identifiables. (...) elles pourraient être considérées comme des événements de nature explosive (...) On ne peut pas arriver – ni dans le cas de la lumière ni dans celui des rayons cathodiques - à comprendre ces phénomènes au moyen du concept de corpuscule isolé, individuel doué d’une existence permanente. » 

 

     2-3) Bohm et la conscience du réel?

Examinons les recherches de Serge Carfantan sur la conscience et le cerveau. Au chapitre C, la conscience du réel et le cerveau, Serge Carfantan précise que Pribram (physiologiste du cerveau, qui suggéra que l'hologramme offrait un puissant modèle des processus cérébraux) rencontra David Bohm dont l’interprétation de la théorie quantique l’avait justement reconduit à une interprétation de l’unité dynamique du réel impliquant le concept de hologramme. "La perspective de Pribram ouvrait sur une éventualité: le « monde objectif » des choses que nous percevons dans l’état de veille n’est qu’uninterprétation d’une Réalité qui n’est pas celle que nous connaissons. Il est tout à fait possible que ce que nous appelons « réel » du point de vue de la vigilance, ne soit qu’une « vaste symphonie de résonance, d’ondes de formes, un espace de fréquence attendant d’avoir pénétré dans notre conscience pour se métamorphoser en monde tel que nous le connaissons», ce qui est en cohérence avec l'ordre implicite. David Bohm, par des voies différentes de Pribam, en était arrivé à la conviction qu’il existait une similitude entre l’univers et un hologramme, ce n’était pas simplement une « analogie symbolique ». Il avait axé sa réflexion sur le problème de l’interconnexion des phénomènes quantiques. Bohm était si impressionné par ces phénomènes d’organisation qu’il avoua avoir eu parfois nettement le sentiment que la mer d’électron était « vivante ». Dans un premier temps, il remit en cause la conception classique de la causalité. Une infinité de causes sont à l’œuvre pour un effet donné. Tout l'univers est impliqué dans l’apparition d’un événement. La représentation classique issue du mécanisme est trop fragmentaire et analytique. Elle tend à considérer l’état global d’un système seulement comme le résultat de l’interaction de ses parties. Or le potentiel quantique se situe à l'inverse, et la réalité quantique se situe plus dans la totalité que dans ses parties. Pour Bohm, elle est plus proche de l'unité de fonctionnement des parties entre elles d'un organisme vivant que de l'unité résultant de l'assemblage des pièces dans une machine. La non-localité, prouvée par les expériences d'Aspect, montre qu'au niveau quantique, le concept de "localisation" perd toute signification. Chaque point de l'espace est consubstantiel à l'ensemble des autres et si, comme le sous-tend l'ordre impliqué est est une totalité dynamique indivise dont le processus de manifestation repose sur des principes holographiques, il n'est donc pas étonnant que le cerveau possède un fonctionnement holographique. Ici, l'hologramme n'est pas un objet extérieur comme on peut le voir au futuroscope de Poitiers ou avec Jean Luc Mélanchon. Le défi qu'il convient de comprendre, c'est que, cette fois, nous ne sommes plus devant un hologramme, nous en faisons partie. Nous ne devons pas nous considérer comme un "esprit-cerveau" holographique en train de porter un regard extérieur sur un univers également holographique. C’est encore une tentative de séparer deux choses qui en dernier ressort ne peuvent l’être ». Notre pensée duelle nous empêche de voir la nature réelle de l’univers en mettant des séparations là où il n’y en a pas. L'ontologie présumée par le modèle holographique. Mais cela ne veut pas dire que la conscience soit coupée du réel. Cette ontologie amène à penser que la conscience est "une forme subtile de matière", sans doute à un niveau énergétique différent. La relation entre le réel perçu se situe dans l'ordre implicite, où se trouvent les potentialités. C'est ainsi que les règnes du vivant et du non-vivant s'interpénètrent, leurs frontières sont imprécises. La vie est partout dans les replis de l'univers non encore explicitée, attendant de s'épanouir. Selon David Bohm, "vie et intelligence se rencontrent pas seulement au détour de la matière mais aussi dans l’énergie, l’espace, le temps, la texture de l’univers, et autres catégories qu’il nous plaît d’abstraire de l’holomouvement pour y voir à tort des réalités distinctes ».  C'est ce que les traditions anciennes, l'Ayur-Veda en particulier expriment tout comme Henri Frédericic Amiel dans son journal: "L'âme est l'univers retourné en dedans, comme l'univers est une âme retournée en dehors. C'est pourquoi on ne connaîtra pas l'âme plutôt que l'univers. Toutes les parties, systèmes, lois de l'univers ont leur correspondance hiérarchique dans l'âme. Et qui plus est, chaque individu est l'univers sous un autre format. Plus le format est grand, plus l'étude est commode."... "Chaque point est la virtualité de l'univers; l'esprit est la potentialité de la matière... parallélisme absolu du monde extérieur et du monde intérieur, l'âme univers retourné en dedans, condensé en virtualité". De même que chaque fragment de l’hologramme contient l’image de la totalité, l’univers est tout entier dans chacun de ses plis.

Liens: Serge Carfantan    sur la conscience et le cerveau.

 

 

     2-4) Pour compléter cette vision sur la totalité et la séparation, effectuons un passage par Rupert Sheldrake. 

http://nondualite.free.fr/

 

 

 

 

     -La vision de Bohm dépasse largement l'aspect opérationnel (qui marche et donne les résultats qu'on connait) de la physique quantique, puisqu'elle permet de faire le lien avec la totalité, le Un et la non-dualité. Dans son livre, La plénitude de l'Univers, Bohm affirme, comme on l'a vu précédemment, que l'Univers est un gigantesque hologramme en perpétuel échange avec lui-même. La manifestation d'un phénomène, le passage de l'état quantique superposé à l'état manifesté observable est, dans la vision de Bohm, le fruit d'un enveloppement et d'un développement, d'une pliure et d'une dépliure dans lequel l'explicite est constamment en relation avec l'implicite. Bohm parle d'holomouvement pour éviter de désigner dans l'hologramme un univers statique mais l'univers à une totalité entièrement dynamique. Serge Carfantan écrit: "la pensée dans la vigilance est régie par la dualité.  Elle est portée à séparer, opposer, fragmenter. Certes la diversité existe, mais "elle n'existe que dans l'unité.

La conscience d’unité implique l’unité d’une diversité". Notre pensée "conceptualisante" et "intellectualisante" commet une erreur que l'on retrouve dans une non-reconnaissance du réel, ce qui enferme la pensée dans l'illusion. Selon Bohm, c'est cette illusion qui est à la racine de tous nos problèmes.

     -Ruppert Sheldrake et le champ morphique.

En se référent toujours à Serge Carfatan et ses recherches sur la conscience et le cerveau, il écrit: "L’intelligence du corps, nous l’avons vu, suppose un niveau plus subtil que celui du corps-physique, celui du corps quantique. L’existence d’une l’intelligence du corps nous montre très clairement que nous ne pouvons pas réduire l’intelligence à la seule pensée intentionnelle. Cette intelligence du corps n’est même pas confinée dans le cerveau. Elle aurait plutôt le caractère d’enveloppement d’un champ. Nous avons retrouvé cette idée dans les travaux de Rupert Sheldrake. Selon lui, la mémoire (voir le cerveau et la mémoire), en tant qu’information structurelle, est inhérente à la Nature. la théorie de la causalité formative montre que l’information dans l’univers est structurée sous la forme de champ. Elle ne peut pas se réduire à une caractéristique matérielle, au sens habituel du terme. Le concept de champ a ceci de particulier qu’il ne constitue par une « chose » et n’est pas observable directement. Les champs morphiques sont encore mal connus, mais l’expérience confirme amplement leur valeur comme hypothèse. Aux dires de Sheldrake, un champ conserve encore une valeur matérielle, mais sa texture est faite d’une matière bien plus subtile que celle des objets observables. Y compris les molécules telles que l’ADN, l‘ARN où les protéines de structure". 

Pour des explications complémentaires, suivons kali dans son article sur agoravox.fr: Champs morphogénétiques : La mémoire de l’univers: Historiquement, c'est Hans Driesch (1867-1941), qui fut l’un des premiers chercheurs à tourner le dos à la vision strictement matérialiste et mécaniste qui prévalait au XIXème siècle. Ses expériences sur les blastomères d’oursin démontraient que l’ensemble de l’embryon est plus que la somme de ses parties. Des éléments pouvaient se régénérer en reconstituant l'ensemble. Il en déduit qu’il était impossible d’analyser ou de comprendre l’embryon d’une manière purement matérialiste. l'idée de "champ morphogénétique" fut introduite par Alexander Gurwitsch en 1922 et de manière indépendante par Paul Weiss en 1925. A. N. Whitehead affirma qu’il existe une propriété définie de complétude qui permet aux organismes de se développer et qui ne peut être réduite à une analyse des parties. Von Bertallanfy a procédé en 1933, dans son livre Modern Theories of Developement, à la synthèse de ces différentes approches en décrivant le développement des systèmes ouverts (biologiques) par différence avec les systèmes physiques soumis à la loi d’entropie. C. H. Waddington a poussé l'idée plus loin en avec son concept de chréode ou "zone de développement canalisé" ou "attracteur de développement dans le temps et dans l'espace". Mais c'’est Rupert SHELDRAKE qui donnera toute son ampleur au concept de champ morphogénique en faisant, comme nous l'avons vu, le réservoir de la mémoire de l’univers et la source de ce qu’il appelle “la causalité formative“. Pour lui, "la mémoire est inhérente à la nature" et les systèmes naturels (colonies d'animaux, de plantes ou de molécules comme l'insuline) héritent d'une mémoire collective renfermant tous les phénomènes concernant leur espèce, quelles que soient leurs distances dans l'espace et dans le temps, ce qui n'est pas sans rappeler les phénomènes de non-localité quantique. Ce sont en fait les caractères lamarkiens acquis, qui comme les formes héréditaires, sont influencés par les gènes, mais ne sont ni génétiques, ni génétiquement programmés. Sheldrake écrit que, pusque toutes nos cellules ont à peu près le même ADN, mais se développent selon des schémas différents, il doit y avoir en dehors d'elles une source d'information qui oriente leur action. C'est le champ morphogénétique de l'espèce, un champ générateur de formes. Comme tous les champs physiques, ce sont des régions d'influence non matérielle s'étendant dans l'espace et se prolongeant dans le temps. Quand un système particulier cesse d'exister, un animal qui meurt, un atome qui se désintègre, un flocon de neige qui fond, son champ organisateur disparaît du lieu où il existait, mais en réalité, son champ morphique ne disparaît pas. C'est un "schème organisateur" potentiel susceptible de se manifester chaque fois que les conditions physiques deviennent appropriées. Ils renferment une mémoire de l'existence physique antérieure des systèmes qui on cessé d'exister. Et plus la population concernée contient d'individus, plus le champ s'enrichit du comportement de tous ces individus. Comme tous les champs, électrique, magnétique ou de gravitation, les champs morphogénétiques ne peuvent être décelés que par les actions qu'ils influencent.  Tout cela ressemble au principe de "précédence" que nous avons examiné dans l'article 5 de mon blog au chapitre 4-1: Charles Sanders Peirce a parlé des lois de la nature comme d'habitudes prises au cours du temps (cité dans drgoulu.com): "Toutes choses ont une tendance à prendre des habitudes. Pour les atomes et leurs constituants, les molécules et les groupes de molécules, et en bref chaque objet réel concevable, il y a une plus grande probabilité d’agir comme lors d’une occasion antérieure semblable qu’autrement. Cette tendance elle-même constitue une régularité, et ne cesse de s’intensifier. En regardant dans le passé nous regardons où il s'agissait d'une tendance de moins en moins décidée." 

kali peut ainsi écrire dans http://www.agoravox.fr/: "On peut comparer le champ morphogénique d’une part à un gigantesque réservoir de la mémoire de l’espèce, c’est sa fonction passive, d’autre part à un inducteur d’organisation, c’est sa fonction active ou téléologique. Et cet inducteur d’organisation fonctionne de mieux en mieux grâce à l’apprentissage des membres de l’espèce."

 

 

liens champs morphiques.

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/champs-morphogenetiques-la-memoire-103842  (Champs morphogénétiques : La mémoire de l’univers)

http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-4529.html (L’hypothèse de la causalité formative suggère que la mémoire est inhérente à la nature. Les systèmes naturels tels que des colonies de termites, des molécules d’insuline, des comportements culturels hériteraient d’une mémoire collective. Du fait de cette mémoire cumulative, la nature des choses devient de plus en plus habituelle par répétition)

http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/theorie8.htm#champ morphique ( La théorie des champs morphiques de Sheldrake s’inscrit dans une continuité en biologie. « Au début des années 1920 trois biologistes, au moins, suggérèrent indépendamment que, dans les organismes vivants, la morphogenèse est organisée par des champs : Hans Spemann, 1921, Alexander Gurwitsch, 1922, Paul Weiss, 1923. Ces champs furent dit de développement, embryonnaires ou morphogénétiques)

http://www.unisson06.org/dossiers/science/sheldrake_champs-morphiques.htm (Ruppert SheldrakeChamps morphiques et causalité formative)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Champ_morphog%C3%A9n%C3%A9tique (Le champ morphogénétique (ou « champ morphique ») définit un champ hypothétique qui contiendrait de l'énergie et/ou de l'information sans être constitué de matière (atome, électrons, etc.). Ces champs seraient déterminants dans le comportement des êtres vivants notamment en ce qu'ils hériteraient d’habitudes de l’espèce par « résonance morphique »n 1 et que leurs actions influenceraient les dits « champs de forme »)

http://www.cerpi-officiel.be/personnalites/2016-05-01-19-33-14.html (sheldrake et les champs morphiques)

http://www.arcturius.org/chroniques/ruppert-sheldrake-champs-morphiques-et-causalite-formative/ (Ruppert Sheldrake suggère que la nature des choses dépend de champs – des champs morphiques. Chaque type de système naturel possède son propre type de champ ; il y a un champ pour l’insuline..)

http://www.chaouqi.net/index.php?Causalite-formative (Ruppert Sheldrake suggère que la nature des choses dépend de champs - des champs morphiques. Chaque type de système naturel possède son propre type de champ)

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26/03/2017
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